25 mai 2020, décès de George Floyd à Minneapolis, USA. Un homme Noir a été tué par la police, alors qu’il était désarmé. Encore. George Floyd est décédé de la même manière qu’Adama Traoré, et tant d’autres, etouffé par le poids de policiers qui essayaient de le maitriser. C’est la triste vérité et c’est le monde dans lequel on vit. On est discriminés, violentés, mutilés et tués tous les jours à travers le monde.
Il est très facile pour nos politiques de dénoncer et pour nos médias Français de braquer leurs projecteurs sur les discriminations raciales et les violences quand elles ont lieu chez les autres. Mais avez-vous remarqué comme le silence règne quand des évènement similaires se produisent chez nous? Oui, les Etats-Unis ont une Histoire différente. Mais c’est tellement facile de se réfugier derrière ça et de refuser de pointer du doigt ce qui ne va pas dans notre propre pays.

Des exemples? Etre pris.e de haut, être considéré.e comme moins intelligent.e, être regardé.e de travers dès qu’on se retrouve dans un groupe de plus de 3 Noir.e.s (coMmuNaUtaRisMe), galérer plus pour trouver un logement, être systématiquement rejeté.e pour un emploi (à compétences égales), se voir systématiquement posé.e la question « tu viens d’où »… [insérer ce qui vous passe par la tête]… mourir parce qu’on habite une banlieue et qu’on a eu le malheur de croiser des policiers sans pièce d’identité. Pour que ce soit bien clair : ON TUE DES NOIRS , TOUS LES JOURS, PARCE QU’ILS SONT NOIRS. Et étrangement, on attend toujours de nous que nous fassions preuve de sagesse. Qu’on pardonne « sinon on ne pourra jamais avancer ».
Contrairement à ce qu’essaient de faire croire les médias mainstream, nous ne sommes pas violent.e.s de nature. L’ angry black woman est un fantasme inventé de toutes pièces mais qui nous poursuit tous les jours où qu’on aille. Qu’est ce qui a changé depuis Martin Luther King? Pas grand chose.
Nous sommes juste fatigué.e.s. Nous crions cette fatigue sur les réseaux sociaux depuis le 25 mai 2020 et nous avons fini par descendre dans la rue. Ce 2 juin 2020, en France, nous sommes allé.e.s crier notre colère, notre tristesse et notre fatigue auprès de la Famille Traoré devant le tribunal de Paris. Nous étions plus de 80 000.





Certes, nous sommes encore en état de crise sanitaire, mais devons-nous être jugés plus durement que les personnes agglutinées en terrasse dans tout Paris ce soir là ?
J’écris aujourd’hui parce qu’il est nécessaire de reprendre en main notre narration.
Ce 2 juin 2020, nous avons écrit l’Histoire.